Film d’animation réalisé en 2018 par Wes Anderson (The Grand Budapest Hotel, Moonrise Kingdom…).
Casting principal
- Bryan Cranston (Breaking Bad, Malcolm, Il faut sauver le soldat Ryan, Drive…)
- Edward Norton (Fight Club, Birdman…)
- Bill Murray (SOS Fantômes, Un Jour sans fin…)
- Scarlett Johansson (Lucy, Match Point…)
- Tilda Swinton (Le monde de Narnia, Okja…)
- Harvey Keitel (Pulp Fiction, Taxi Driver…)
On notera que ce casting est juste incroyable !
Synopsis
Sous le règne des Kobayashi, dans la ville fictive de Megasaki, les chiens ont tous été transférés sur une île et laissés à l’abandon, soupçonnés d’être tous touchés par la grippe canine. Atari Kobayashi, la pupille du chef de la ville, s’en va sur cette île pour retrouver son chien Spots.
Analyse
Ce film est un chef d’œuvre, voilà.
Bon ok, ce serait un peu facile de s’arrêter là sans expliquer pourquoi, mais je préférais être claire dès le début.
Alors qu’on croyait avoir compris Wes Anderson avec son style si particulier, voilà que l’on redécouvre encore et toujours ce réalisateur avec L’île aux chiens. Quand on y songe, aucun de ses films ne se ressemble et même si tous sont identifiables sous l’étiquette « Wes Anderson », tous se renouvellent à chaque fois, et là est son génie.
Pour son deuxième long métrage d’animation (9 ans après Fantastic Mr. Fox), le réalisateur change de décor pour nous emmener vers les terres japonaises et prendre comme personnages principaux des chiens.
Il faut saluer le travail de tous les artisans qui ont contribué au résultat majestueux de l’animation. Chaque plan est fascinant tant par ses couleurs que les matériaux utilisés pour l’avoir créé. Le travail est apparent, on peut voir de quoi les personnages et les décors sont formés ce qui nous montre à quel point cela est un travail d’orfèvre.
Il est vrai que ce « trop plein » de beauté peut nuire au scénario. En effet, à s’extasier devant chaque image, l’intrigue peut parfois passer au second plan. Mais de l’histoire parlons-en.
Sous son allure de quête héroïque à la recherche de chien perdu, Wes Anderson aborde plusieurs sujets. Il y a celui de la fidélité, noyau de l’histoire, mais on est également sur un film politique. On parle quand même d’un type qui a exclu tous les chiens sur une île parce qu’il préférait les chats… Cela m’a fait penser à Matin brun, la nouvelle de Franck Pavloff où l’état interdit la possession de chats ou chiens non bruns, récit qui est évidemment une dénonciation du fascisme. Complotisme, rébellion, on a ici affaire à toute la magie du cinéma de Wes Anderson – sous des décors et une musique paraissant enfantins et joyeux, on retrouve toujours des moments sombres dans l’histoire.
D’ailleurs pour la musique, c’est sa quatrième collaboration avec Alexandre Desplat et j’espère qu’ils continueront longtemps ensemble. Notre compositeur français sait s’adapter à l’univers de Wes Anderson et ses BO sont à chaque fois magiques. Ici, les percussions rythment le film et accentuent son côté sombre.
En effet, on peut dire que L’île aux chiens est l’un des films les plus noir du réalisateur. D’une part, à cause du sujet mais aussi visuellement parce que les chiens ne sont pas tous très beaux à voir (ils sont quand même victimes d’une grippe canine) et on assiste également à une opération du cœur, moment un poil glauque plutôt inédit chez ce cinéaste. Cependant, il y a beaucoup d’humour et je ne m’attendais pas à rire autant. Enfin bref, l’équilibre est parfait, et si tu ne l’as pas déjà vu et que tu veux t’en prendre plein les mirettes, cours, vole, mais va le voir par tous les moyens possibles !
Eva Palfray