Antichrist

de Lars Von Trier

Le film suit un couple ayant récemment perdu leur unique enfant qui s’est défenestré un soir d’hiver. Ils décident alors de s’installer dans une cabane retirée dans la forêt où le mari souhaite approfondir la thérapie de sa femme qui ne parvient pas à faire le deuil.

 

L’histoire relatée aurait pu être touchante, voire profonde, mais il n’en est rien. Le film est à lui seul un plaidoyer contre la femme elle-même et l’hystérie qui la caractérise. Sexe et tortures se mélangent, montrant la femme prisonnière de son addiction envers le plaisir sexuel et la déchéance. Cependant, les scènes sont hyper stylisées, presque délicates, et parviennent à transporter des émotions.

 

Le film se partagerait en deux parties : la première est centrée sur les névroses et obsessions de l’ancienne mère, tandis que la seconde nous plonge peu à peu dans la folie et les angoisses liées à l’isolement. Au début, le spectateur éprouve un certain agacement face à la fragilité et au désespoir qui détruit progressivement l’héroïne, comme si cette dernière se complaisait dans son malheur et ne souhaitait en sortir, malgré les thérapies effectuées par un mari dévoué et transi d’amour. Il faut attendre un certain moment avant que le réalisateur ne révèle le véritable potentiel de ce film : seuls face à la nature, cette dernière va révéler la véritable personnalité de la « patiente », ainsi que sa frénésie dévorante.

 

Pourtant, à la toute fin du film, un semblant d’apologie se dessine. La dernière séquence nous emporte, nous transporte et nous fait subitement adopter un autre point de vue, laissant entrevoir une éclaircie, et dévoile ainsi l’amour que porte le réalisateur pour le sexe féminin. Un film à la fois simplement misogyne et purement gynophile. Un film sur la femme dans toute sa splendeur.

 

L.B

 

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