Enfilez votre armure en beskar, empoignez votre blaster préféré et enfourchez votre speeder bike : aujourd’hui on s’attaque à la saison 1 de The Mandalorian.

Prenant place après la chute de l’empire intergalactique (Star Wars VI), la nouvelle série Disney + nous invite à découvrir l’histoire de Mando, un mystérieux guerrier mandalorien reconverti chasseur de prime. Lors d’un contrat pour le compte d’un haut gradé impérial, Mando commet l’erreur de s’attacher à sa cible, se mettant à dos l’empire qui lancera à ses trousses une armée de chasseurs de primes.

Les 8 épisodes emmèneront notre protagoniste des tavernes malfamées de Nevarro aux dunes de sable de Tatooine, tout en croisant le chemin de nombreux personnages mémorables. Tous les ingrédients sont réunis pour une série bien ficelée : une intrigue qui se laisse suivre facilement, des personnages attachants, une scénographie renversante et une pointe de fan service. Du spectateur lambda au fan chevronné ; il y a de quoi satisfaire tout le monde.

Et pourtant tout n’était pas joué d’avance ! Après le rachat de la saga de Georges Lucas par les Studios Disney en 2012 (pour la coquette somme de 4.05 milliards de dollars), la nouvelle trilogie et les spin-off déçoivent quasi-unanimement les spectateurs. Entre les dialogues plombant, les personnages mal écrits, les incohérences à s’en bouffer les doigts et les gimmicks sur-utilisés, Disney peine à construire son tant désiré « Star Wars Cinematic Universe ».

Les studio décident alors de confier la réalisation de leur nouveau bébé aux talentueux Jon Favreau (Iron man, Black Swan, Chef … ) et Dave Filioni (Star Wars The Clone Wars) auxquels s’inviteront d’autres grands noms du cinéma tels que Taika Waititi, Bryce Dallas Howard et Peyton Reed. Ensemble ils appliquent les codes du genre western à l’univers Star Wars : le pistolero solitaire, les duels dans les saloons malfamés et les chevauchées en plein désert. Remplacez le fidèle canasson par le Razor Crust et tout y est. Le mariage des 2 univers fonctionne à merveille et la série sait utiliser à son avantage toute la richesse de la mythologie Star Wars.L’immersion dans cet univers se fait grâce aux décors virtuels générés en temps réel sur le plateau via des panneaux LED géants, remplaçant ainsi les traditionnelles incrustations sur fond vert.

L’intrigue principale reste simple sans pour autant être faiblarde et se laisse facilement suivre. Certains spectateurs décriront la construction séquentielle « intrigue principale- intrigue secondaire » du récit. Les scénaristes ne s’en cachent pas, et pour ma part je trouve qu’elle ne nous empêche pas d’apprécier la série.

« Et quid du casting ? ». Là encore, on se retrouve face à une liste d’acteurs aux CV bétonnés. Pedro Pascal incarne notre protagoniste masqué. Bien que son visage reste dissimulé tout au long de la série, l’interprète reste crédible et subtil dans son jeu, tout en rendant notre chasseur de prime attachant avec une pointe d’humour. Sacré prestation M. Pascal, on tire notre chapeau bien bas !

Les autres personnages récurrents sont tout aussi mémorables. Gina Carano apporte une énergie et un petit air de suffisance à l’ex commando rebelle Cara Dune et Carl Weathers donne de la légèreté à Greef Karga, crapule au cœur d’or. Giancarlo Esposito, grand habitué des rôles de méchants, semble s’imposer naturellement en tant que méchant machiavélique froid et calculé. On appréciera aussi l’apparition de Werner Herzog, qui bien que brève, reste impactante ( on se tournera vers la VO pour profiter de son délicieux accent germanique ).

En explorant un nouveau genre cinématique, Jon Favreau et Dave Filioni offrent un vent de fraicheur bienvenu au sein d’une franchise qui pendant trop longtemps, a souffert d’un manque de renouvèlement. Le projet étant entre de bonnes mains, on se laissera volontiers guider les yeux fermés (ou plutôt grands ouverts) vers la saison 2.

This is the way.

Raphaël Pascot.

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