La saga Star Wars est divisée en trois parties, la saga originale sortie en 1977 constitué de l’épisode Un nouvel espoir, l’Empire contre-attaque, et le retour du Jedi. Puis la prélogie signe le retour de la saga au cinéma en 1999 avec La Menace fantôme, puis l’Attaque des clones, et La revanche des siths. Finalement, suite au rachat de la franchise par Disney, à la grande surprise du public, sort en 2015 la Post Logie avec Le Réveil de la force, suivie de Le Dernier Jedi, pour conclure avec L’Ascension de Skywalker.
C’est dans le premier film de la saga originale Un Nouvel espoir en 1977 qu’apparait dans une scène un mystérieux personnage masqué en costume noir nommé Dark Vador. 46 ans plus tard, le personnage de Dark Vador est considéré alors comme une des figures emblématiques du cinéma disputant pour certain le titre du plus grand méchant du monde cinématographique. Mais plus encore, Dark Vador est devenu la véritable figure emblématique de Star Wars. Alors que, selon la structure scénaristique de la saga originale il n’est ni le héros, ce rôle étant déjà occupé par le personnage de Luke Skywalker, et il n’est ni le méchant finale ce rôle étant lui aussi déjà occupé par le personnage de l’empereur.
Comment Dark Vador a-t-il pu alors devenir aussi puissant dans l’esprit du téléspectateur ?
Lors du premier volet Un Nouvel espoir Le personnage de Dark Vador fait figure de représentant du mal au service de l’Empire. Malgré cela, l’univers de Stars Wars est totalement inconnu pour l’esprit du téléspectateur lors de la sortie du premier film. Un personnage mystérieux possédant des pouvoirs obscurs et un passé trouble lié à la trame narrative du personnage principale Luke Skywalker, permet d’attiser la curiosité du téléspectateur. De plus, on connait la fascination que peut susciter les méchants auprès des téléspectateurs (Pour l’exemple je laisse mon Joker…). Le grand succès de Star Wars Un Nouvel espoir auprès des adultes surprend Georges Lucas son réalisateur qui avait ciblé pour audience de son film un public très jeune.
Sort la suite en 1980 Star Wars L’Empire contre-attaque ce volet marque la véritable fondation du succès de la saga Star Wars à travers un film qui surprend pour la qualité des effets spéciaux de l’époque, mais également simplement par une trame scénaristique parfaitement équilibré entre le développement des personnages et de l’univers tout en faisant avancer l’action. Ce volet est marqué par la fameuse réplique « Non, je suis ton père », qui à elle seule construit le personnage de Vador. Car en effet, avec cette scène le téléspectateur apprend que le personnage sombre et mystérieux qui est présenté dans le premier film, est enfaite le père du personnage principal. Mais, la vraie révélation dans cette scène c’est que Dark Vador fut Anakin Skywalker, et donc un ancien Jedi, ce qui en fait un personnage ambigu et non purement sombre.
Et c’est cette ambiguïté qui va être exploité par le prochain film, qui viendra clôturer la saga originale Star Wars Le Retour du Jedi. A l’image de la surprise de Georges Lucas pour le succès de la saga Star Wars, il est également surpris par l’emprise du personnage de Dark Vador sur les téléspectateurs qui devient la véritable icône de la saga. Lors de ce dernier volet de la saga originale, Luke Skywalker met en lumière le personnage de Dark Vador en évoquant constamment le fait qu’il « ressent le bon, le conflit ». Suite à cela, c’est lors de la scène finale avec le personnage de l’Empereur que dans un élan de lucidité Vador sauve Luke en « tuant » l’Empereur. Peu de temps après cette scène, s’en suit un ultime dialogue entre les personnages de Dark Vador et Luke. Dans celui-ci, les scannéristes écrivent :
« Luke aide moi à retirer ce masque »
« Mais, vous allez mourir ? »
« Rien ne pourra l’empêcher maintenant »
Ce dialogue contient la clé de la saga Star Wars. En effet, Vador devient la figure emblématique véritable de la saga Star Wars à travers ce dernier acte symbolisant le retour du Jedi en lui. Néanmoins, on peut tenter d’analyser cette scène comme une métaphore de la totalité de la saga Star Wars. Vador devenu la figure de Star Wars Georges Lucas ne peut se permettre d’étendre son univers sans lui. Ainsi lorsque Luke retire le masque du personnage de Vador la découverte de son visage illustre autant le retour du Jedi que la mort de Vador. La figure de ce personnage était devenue la fondation de l’univers Star Wars, en détruisant cette figure Lucas assure un scénario conclu en ce qui concerne le dénouement.
L’héritage de Vador : révélateur de l’emprise du personnage sur la saga
Malgré cela, Lucas décide par l’arrivé de nouvelles technologies au cinéma, de sortir en 1999 le premier film de la prélogie Star Wars La Menace fantôme. Il justifie alors cette prélogie par sa volonté de montrer la transformation du personnage de Anakin Skywalker en Dark Vador. A contre sens de la trilogie originale Georges Lucas, derrière cette idée de raconter la jeunesse de Anakin Skywaler, Georges Lucas essaye de faire renaitre la saga Star Wars en ressuscitant le personnage de Dark Vador. En effet, la Prélogie entière est dédié à la renaissance de Vador. Il n’en reste pas moins que Vador est mort et cela à jamais car la figure qu’il était reste détruite par la découverte de son visage à jamais dans l’esprit du téléspectateur. Or, cela ne fait que nous montrer que Georges Lucas a perdu le contrôle car la volonté même de vouloir faire revenir le personnage de Vador, illustre le fait que Star Wars ne peut exister sans Vador, du moins la saga Star Wars tel qu’on la connait.
Enfin, la sortie de la Post Logie en 2015 annonçant trois films guidés par un désir commercial non surprenant, de la part de Disney ne fait que confirmer cette idée à travers son scénario. Dans le début de cette nouvelle trilogie il y a une volonté de créer un scénario similaire si ce n’est identique à la saga originale afin de raviver la flamme de l’univers Star Wars dans l’esprit du téléspectateur. Or c’est un échec, car Disney tente de recréer une figure à l’image de Dark Vador à travers le personnage de Kylo Ren qui retire son masque dès le premier film où il fait son apparition.
Pour conclure, la saga originale témoigne de son succès grâce en très grande partie au personnage de Vador qui d’un personnage sombre et mystérieux en devient un personnage complexe au passé surprenant par son conflit intérieur venant nourrir l’aspect ambigu de ce personnage, qui finalement tranche du côté lumineux de la force en sauvant Luke lors de la confrontation finale avec le personnage de l’Empereur. Cela a nourrit chez le téléspectateur une fascination pour Vador à travers son développement dans la trame scénaristique, mais ce personnage est devenu tellement emblématique qu’il n’en devient indispensable. Aujourd’hui Star Wars est connu pour le personnage de Vador, donc la révélation de son visage détruit la figure que représentait ce personnage mais permet également la clôture finale de la saga originale. Là où on remarque que l’image de Vador fonde véritablement l’univers Star Wars, c’est lorsque les deux autres sagas tentent toutes deux de ramener cette image de Vador à travers sa jeunesse ou sa descendance. Par ailleurs, cela montre à quel point le personnage de Dark Vador échappe à Georges Lucas car l’univers qu’il a créer ne peut exister indépendamment de Vador, et lui-même s’en rend compte lorsqu’il réalise la prélogie.
Un nouvel espoir
Malgré tout, l’univers Star Wars n’est pas mort pour autant, bien au contraire. Le personnage de Dark Vador nous met sur la voie que le succès de cette saga se joue sur un univers riche, mais surtout sur des personnages iconiques complexes qui nécessite du développement sur plusieurs épisodes. Ainsi on peut le voir avec le personnage de Yoda qui est introduit dans Star Wars l’Empire contre-attaque, mais qui est mis en lumière par la prélogie à travers des effets spéciaux permettant des scènes d’actions mémorables lors des duels de sabre laser. Attention, à ne pas retomber dans les travers d’une dépendance totale à un personnage, mais plutôt dans la création de nouveaux. Ce que la série The Mandalorian semble avoir en partie comprise en amenant un nouveau personnage à développer.