Vous êtes-vous déjà demandé ce que nous pourrions faire de l’intelligence artificielle ? Parce qu’au-delà d’augmenter nos capacités, elle pourrait aussi nous divertir de bien des façons. Westworld, de Jonathan Nolan et Lisa Joy, propose une utilité de l’IA au travers d’un parc d’attraction assez particulier. Les « guests », moyennant une somme astronomique, se retrouvent dans un décor de far west dans lequel ils ont carte blanche : violer, torturer, tuer, voler les habitants qui sont en réalité des robots dotés d’une IA et qui revivent le même scénario infiniment. Jusqu’au moment où des défaillances dans le système vont apparaître et causer un renversement de situation.

 

La première saison, formée de 9 épisodes de 50min, et d’un dixième d’1h30, est un mélange effrayant de violence, de science, de psychologie et de remise en question de la nature de l’Homme. L’histoire est portée par un paysage irréprochable dans lequel on aimerait réellement rentrer pour aller à la rencontre de tous ses personnages aux vies ahurissantes. Même ceux qui semblent d’une importance moindre au départ sont en réalité des clés essentielles de cette série incroyable. On passe d’une jeune femme banale, à une prostituée, puis un shérif, des médecins… Le panel est large, ce qui offre un éventail de possibilités scénaristiques que Nolan et Joy ne se sont pas privé d’utiliser. Ceux qu’on retiendra forcément sont Evan Rachel Wood (Thirteen), Thandie Newton (A la recherche du bonheur, Shandurai), Ed Haris (The Truman Show, Abyss) et Anthony Hopkins (Le Silence des Agneaux, Elephant Man), ce dernier donnant d’autant plus de valeur à Westworld, par son jeu d’acteur sans faille.

 

Les dialogues sont tout à fait réfléchis, apportant de la profondeur à l’aspect psychologique de l’histoire. Tout au long de Westworld, nous tentons de nous positionner face à la problématique soulevée : si tout nous était permis, jusqu’où irions-nous ? L’Homme est-il naturellement mauvais ? Mais aussi jusqu’où ira l’intelligence artificielle ? Serons-nous capables un jour de créer de toute pièce des hommes ? On pourra alors à ce moment-là se demander où se placent la morale et l’éthique. Tuer un homme, même artificiel, reste tuer, et la question de son ressenti peut aussi se poser. Une série parfaite donc pour ceux qui veulent réfléchir activement. Je regrette toutefois les 4-5 premiers épisodes qui rendent la saison inégale : ils sont lents, peu intéressants, mais obligatoires pour comprendre la suite.

 

Déjà sortie aux États-Unis, Westworld a eu un succès fulgurant, concurrençant même l’emblématique et indétrônable (pour certains) Game of Thrones. Si vous vous accrochez au début de la saison, je peux vous assurer que vous ne regretterez pas et que vous pourrez profiter d’une fin à couper le souffle, nous incitant même à revoir le dernier épisode.

 

Emilienne Delatour

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