« Hunters est une oeuvre qui vaut le détour si vous êtes affable d’histoires saisissantes et d’acteurs convaincants »

La récente série Hunters disponible sur Amazon Prime et créée par David Weil et Jordan Peele retrace l’histoire vraie des groupes de chasseurs de nazis s’organisant dans l’Amérique des années 70. Il est important de noter que David Weil a choisi de raconter cette histoire sur les camps de concentration et la Shoah car il est lui-même issu d’une famille ayant survécu à ce drame, il s’agit donc d’une série composée des mémoires de sa famille et de plusieurs fait réels. Cependant, les producteurs ayant fait le choix de grossir certains traits jusqu’à la caricature, il est important de prendre cette série au second degré pour l’apprécier correctement. Certaines scènes totalement hors contexte sont également là pour nous rappeler qu’en aucun cas la série se veut devenir une série historique et sérieuse face au devoir de mémoire qu’elle peut évoquer. 

La série est menée par un rescapé du camp d’Auschwitz se nommant Meyer Offerman, interprété par un certain Al Pacino, qui décide de prendre Jonah Heidelbaum sous son aile qui est interprété par Logan Lerman. La série entière nous propose une analogie entre ce qui est considéré comme bien et mal en prenant plusieurs références à la pop-culture de l’époque bercée par Star Wars et Batman. A cela se rajoute la forte influence des comics américains que le personnage principal, Jonah, apprécie particulièrement, cela pousse l’analogie jusqu’à son paroxysme ce qui rend certaines scènes parfois risibles où les nazis sont apparentés à des vampires, sans vraiment de fond derrière les personnages, « ils sont méchants, parce que c’est des méchants » pour simplifier le propos. Il s’agit là du seul bémol dans le scénario de la série, les épisodes sont bien rythmés, surtout le premier épisode qui avouons le, est le meilleur de la série, il n’y a cependant aucun vide, tout s’emboite parfaitement dans l’oeuvre de Weil et Peele, sans compter le final doux amer pour le moins inattendu, mais laissant planer beaucoup d’interrogation sur l’efficacité d’une saison 2. La prestation de Al Pacino vaut le coup d’être souligné, c’est un véritable plaisir de voir ce personnage jouer ce rôle entre tueur à gage rancunier à la Frank Castle, et justicier paternel à la Bruce Wayne, rendant le personnage très attachant, on se rend cependant compte du poids des années chez l’acteur dans certaines scènes où ses mouvements sont très limités. L’une des craintes du show qui était qu’Al Pacino porte à lui seul toute la série ne s’est pas trouvé vrai, la plupart du casting s’avérant être assez convaincant dans leur rôle, et proposant de réelles évolutions de personnages au cours des 10 épisodes. Du côté de la réalisation, les plans sont fluides mais pas pour autant techniques, simplement efficaces et assez dynamiques pour s’immerger dans cette folle histoire qui nous est contée. 

Pour résumer Hunters, il s’agit d’une oeuvre qui ne plaira évidemment pas à tout le monde de part ses choix caricaturaux mais qui vaut cependant le détour si vous êtes affable d’histoires saisissantes et d’acteurs convaincants, alors dans ce cas, vous devriez passer un excellent moment. 

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