Parce que décidément j’aime bien les séries qui mettent en scène une ville entière, je vous propose cette fois-ci un cocktail de violences et de brutalité dans la magnifique Banshee.

Le plot est le suivant : après un long séjour en prison, un homme – notre protagoniste – se rend dans une petite bourgade perdue sur les conseils d’une connaissance. Des pickups poussiéreux, de la country en fond sonore, oui, nous sommes bien aux Etats-Unis ! Le soir de son arrivée, il se rend dans un bar à l’entrée de la ville. Tout va bien, il fait beau, il est sorti de prison, il est content. Et là, le spectateur, insouciant et innocent, est submergé par une vague de pure violence sans comprendre ce qu’il lui arrive. Bienvenue à Banshee. Notre homme usurpe alors l’identité d’un autre nouvel arrivant tout juste décédé, il sera désormais Lucas Hood.

 

Il s’avère que cette commune sans grande prétention est secouée par toutes sortes d’animosités. On découvre avec Hood, peu à peu, la complexité des conflits. Parce que oui, il y a des conflits. Beaucoup. Entre des entrepreneurs locaux véreux, une communauté indienne irascible, un casino douteux, un village amish oppressant, des secrets inavouables, les frictions sont nombreuses et diversifiées. Son tempérament mènera notre homme au cœur des complications, et il les résoudra – dans son intérêt personnel – avec ses méthodes plus que discutables, dans une profusion de sang et de violence. Seulement il ne s’agit pas de combats chorégraphiés, de stratégies sophistiquées, mais d’affrontements bruts et sauvages : les os craquent, les gencives saignent, la transpiration suinte.

 

Ce caractère intact et primaire, non travaillé ni épuré, se retrouve dans tous les aspects de la série : aussi bien dans l’atmosphère que dans les relations physiques en passant par les discussions animées. C’est sans doute ce qui marque le plus dans cette fabuleuse série. Une autre richesse de Banshee est sa multitude de personnages. Et quels personnages ! Tous sont complexes, développés. On sent le passé pesant de chacun. Hood est par exemple un antihéros dont on aimerait bien questionner la conscience et pourtant on espère qu’il s’en sorte. Job à lui seul m’a convaincue de regarder la suite.

 

De manière subtile, on développe au fil des épisodes une certaine paranoïa, se méfiant de tout le monde et de toutes les situations car tout est susceptible de s’enflammer très vite. Cette tension ne nous quitte jamais et installe un sentiment délectable d’insécurité qui assure notre curiosité et notre attention.

 

Pour faire court, Game of Thrones : les dragons en moins, l’électricité en plus. Cependant il vous faudra un minimum de motivation pour vous y mettre, la quatrième saison étant déjà en route.

J.R.

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