Un film de 2017 réalisé par Guy Ritchie (Sherlock Holmes, Arnaque, Crimes et Botanique, Snatch)

 

Casting principal :

– Charlie Hunnam (The Lost City of Z, Sons of Anarchy)

– Jude Law (The Holiday, Sherlock Holmes, Retour à Cold Mountain)

– Djimon Hounsou (Blood Diamond, Gladiator, Amistad, Constantine)

                                – Astrid Bergès-Frisbey (Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence, I Origins)

 

Mages et hommes ordinaires ont vécu en paix pendant des siècles, jusqu’au jour où Mordred, le sorcier, lance une rébellion pour s’emparer du pouvoir absolu ! Armé de la légendaire épée Excalibur, le roi Uther Pendragon le défait… avant d’être trahi par son frère Vortigern. Seul rescapé du massacre, son jeune fils Arthur. Le temps passe et, récupéré par des prostituées, élevé dans un bordel de Londinium, Arthur ignore tout de son passé. Son oncle le fait pourtant activement rechercher, hanté par la prophétie annonçant le retour de son neveu qui devra malgré lui mener la rébellion et réclamer le trône qui lui revient de droit.

 

Une uchronie, quoi de mieux pour remettre au premier plan l’épique fresque arthurienne écrasée ces dernières années par le poids d’univers tel le Seigneur des anneaux ou Game of Thrones ? Après avoir réinventé avec ingéniosité Sherlock Holmes, Ritchie semblait être l’homme de la situation. Visuellement trop réussi, son Roi Arthur remasterisé se révèle dans toute sa gloire bien décevant voire ridicule…

 

Tirer l’épée de la pierre c’est bien, encore faut-il savoir la manier adroitement. Connu pour réadapter selon ses goûts, le réalisateur a clairement omis cette leçon en taillant son œuvre et a pris bien trop de libertés. Qui dit uchronie dit aussi histoire complètement réinventée… et épurée. Oubliez les vieux grimoires. Merlin, Morgane la fée ou Lancelot, personnages centraux des légendes, sont à peine mentionnés dans le film. Ce qui semblait annoncer un vent d’originalité ne proclame finalement que la descente aux enfers de ce nanar à super budget. L’histoire est claire, simple… au point d’en perdre tout son intérêt. Troublé(e) par les téléportations de Game of Thrones ? Regardez Arthur ! Les événements s’enchainent à une vitesse fulgurante. On passe d’un lieu à un autre sans avoir un seul moment pour apprécier l’intensité des scènes ou le jeu des personnages.

 

Un jeu s’avérant bien pauvre, parfois incompréhensible, certains semblant changer de personnalité pour un oui ou un non sans prendre conscience de leurs actes. Ce cher Arthur, à la suffisance très irritante, se révèle bien trop manipulable pour être crédible. Que dire des autres acteurs semblant par leurs inutiles répliques arborer une étiquette invisible méchant/gentil sur leur front ? Jude Law dégage un charisme plus semblable à un Kim-Jong-Un médiéval qu’à un roi maléfique. Quel gâchis pour un tel casting. Entre Eric Bana (Troie, Munich…), Hounsou ou encore Aidan Gillen de Game of Thrones, un incroyable sacrifice de talents est effectué.

 

Mais où sont donc passés ces 175 millions de dollars de budget ? Décors, costumes et effets spéciaux bien sûr. C’est à peine si on a le temps de prendre conscience du travail titanesque accomplit dessus tant l’intrigue progresse à vitesse lumière. Tellement de cultures sont représentées que l’on se perd et on ne parvient plus à expliquer ni leur intérêt ni leur présence. Entre des scènes de combat tournant à l’art martial asiatique, des plans caméra et ralentis discutables et une musique en décalage parfois complet avec l’événement, une overdose d’effets visuels s’offre à vos sens jusqu’à les asphyxier inutilement. Le plus drôle restant Excalibur, réinventant l’épée enchantée en un lance missile magique.

 

C’est l’histoire d’une lutte épique pour reprendre un trône qui devint une tornade brouillonne d’événements emportant tout sur son passage y compris notre volonté à chercher un sens à l’histoire. Il ne manquait que Power de Kanye West et une promo du parfum Invictus pour couronner la fin bien trop prévisible de cet essai kitschissime des légendes médiévales. Il nous a fait bien rire cet Arthur et c’est certainement cela qui vous donnera envie de le voir. Le verdict reste toutefois le même : Echec au roi…

 

Guillaume Schmitt

 

 

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