L’histoire raconte comment des bourgeois vont vivre l’annonce par le gouvernement du partage des appartements, afin que tous les travailleurs aient un toit pendant cet hiver particulièrement rude. On suit la vie des familles d’un immeuble assez luxueux de Paris.
Le film souffre d’un rythme trop lent et manque de fluidité. Le passage d’un moment drôle à un autre est trop long. La bande annonce, la présentation du film, le titre montrent déjà qu’il va falloir partager des mètres carrés, pourtant la découverte de la décision du gouvernement est très longue à venir. S’en suit un effet de répétition tout au long du film qui l’alourdit, surtout lorsque c’est pour apprendre au spectateur quelque chose déjà compris trois scènes plus tôt.
Dans un premier temps, la décision horripile tous les personnages ou presque. Peu à peu, chacun va se faire à la situation et réagir à sa manière. Pourtant, les clichés s’enchaînent et la moindre trace de bonté est balayée par l’intérêt des personnages. Même au moment où ils vont faire un geste vers les autres et abandonner leur espace vital, c’est dans l’optique de se racheter face à ce qu’ils ont fait avant, et ce au mépris des autres personnes qui pourraient être concernées.
Il y a un décalage entre la vision du monde de ces personnages, leur façon de vivre et la réalité. Cela est montré dès les premières scènes. Ils ne se rendent pas compte de la souffrance autour d’eux et pensent surtout à leur confort. On arrive à s’émouvoir de la situation de ceux accueillis mais le comportement choquant des principaux personnages gâche les rares moments d’émotion. Il n’y a aucun développement psychologique de ces derniers. Ce sont les mêmes du début à la fin, seules leurs relations changent.
Ce qui aurait pu être un film critiquant l’aveuglement de certains sur leur confort de vie et d’une supposée intégrité, est devenu une comédie où le racisme et l’égoïsme conduisent à des situations terribles qui, comble de l’horreur, sont certainement vraies dans certains endroits.
Ainsi, le film joue avec les clichés racistes pour créer des situations comique. D’autre part, l’acharnement des personnages pourrait être mieux expliqué. On voit en effet à un moment l’un d’eux en larmes, tentant d’expliquer son mal-être du fait de cette situation. Le lui faire dire au début du film aurait pu apporter un détail émouvant en montrant le déchirement entre une intégrité que l’on veut voir et ce malaise qui l’accompagne partout mais ce n’est pas le cas et le personnage semble juste égoïste et stupide.