Un film de 2017 réalisé par Daniel Ragussis.

 

Casting principal :

– Daniel Radcliffe (saga Harry Potter, Horns, La Dame en Noire)

– Toni Collette (Pour un Garçon, Little Miss Sunshine, Muriel, Sixième Sens) 

 

Nate Foster est un jeune agent du FBI introverti, timide, au style intello et doué de nombreuses compétences. Quand des caisses d’éléments radioactifs sont portées disparues sur le territoire américain, ses dons le désignent comme candidat idéal pour une mission d’infiltration. Il doit alors s’intégrer au sein d’une communauté de suprémacistes blancs néo-nazis, soupçonnés de dissimuler la dangereuse marchandise. Il découvre alors le quotidien d’un groupuscule violent, plongeant dans un univers de haine et de dures vérités…

 

Cible préférée des médias après les politiques, les suprémacistes néo-nazi sont aussi aveuglément détestés par bon nombre de personnes. Facile, et peut-être un peu trop, quand on voit les idées qu’ils défendent. Pour un premier long-métrage, Daniel Ragussis démarre avec brio ! Il signe un Imperium à la conception remarquable d’efficacité, décrivant avec intelligence les sectes ultranationalistes américaines et la rude expérience de l’infiltration.

 

Le petit Potter a bien changé. S’il reste assez frêle physiquement, son esprit est plus acéré que jamais. L’interprétation de Radcliffe s’avère particulièrement mémorable, montrant un jeune homme dévoué à comprendre les autres, vivant sous l’angoisse permanente d’être découvert. Secret Défense oblige, on a droit à des scènes à l’intensité surprenante et aux dialogues très bien écrits. Chaque fois que Nate Foster a peur, on se met à stresser aussi. Les scènes d’action se succèdent dans un crescendo de plus en plus prenant, mêlant peur et surprises pour un final simplement haletant.

 

Côté décors, symboles racistes et emblèmes nazis sont de sortie et c’est une véritable déferlante de croix gammées, costumes ridicules du Ku Klux Klan et glorieux portraits de l’oncle Adolfi qui apparaissent à l’écran. Ceci au cours de micro-scènes faisant défiler de « joyeuses images » en boucle. Attention ami(e) de gauche, modéré(e) comme extrême, la crise d’épilepsie fasciste est probable. Personnellement on en a bien ri tant la fachophobie atteignait son paroxysme.

 

Ce film, il faut aussi le saluer comme une excellente introduction aux grands chefs-d’œuvre de l’infiltration et du racisme aux Etats-Unis. Après Imperium, on vous recommande chaudement Les Infiltrés de Martin Scorsese et le génial American History X de Tony Kaye dans lequel Edward Norton se révéla bluffant dans sa maîtrise du rôle.

 

Avec les attentats auxquels on est aujourd’hui forcé de s’habituer, le racisme et le fascisme constituent la grande terreur des sociétés occidentales. Imperium, en plus de nous instruire, délivre également une belle leçon à leur propos. Ne prenez pas les skinheads et les suprémacistes blancs pour ce qu’ils ne sont pas… des gens dangereux. Comme dans les milieux politiques classiques, leurs représentants aiment l’argent et surtout ne pas faire grand-chose après les discours enflammés. Quant aux vrais racistes néo-nazis prêts à agir, ultra minoritaires, le silence ou l’ignorance constituent sans aucun doute la meilleure réponse à leur donner, afin de leur rappeler ce à quoi ils appartiennent : le vide et l’oubli …  Un film à voir et à revoir !

 

Guillaume Schmitt

 

 

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