Un film de 2017 réalisé par Christopher Nolan (Trilogie The Dark Knight, Interstellar, Inception, Le Prestige)

 

Casting principal

  • Kenneth Branagh (Harry Potter, Walkyrie, My Week with Marilyn, Good Morning England)
  • Tom Hardy (Mad Max: Fury Road, Inception, Bronson, Peaky Blinders)
  • Cillian Murphy (Peaky Blinders, Le vent se lève, Trilogie The Dark Knight, Anthropoïd)

 

Deux soldats brisés, des pilotes anxieux, un officier dépassé, une famille souhaitant sauver des vies. Ce sont ces quatre histoires qui défilent, s’entremêlent au cours d’un événement qui les dépasse toutes. Mai 1940, les armées allemandes déferlent sur la France avec une rapidité déconcertante. Les troupes anglo-françaises, acculées dans la ville de Dunkerque et sur ses plages, résistent tant bien que mal en attendant l’évacuation vers l’Angleterre où déjà on se prépare en vue d’une invasion. Durant ces sombres jours, chacun fera de son mieux pour accomplir son devoir ou tout simplement survivre…

 

Peu abordé en cours d’histoire pour cause de la raclée prise, L’Opération Dynamo fut pourtant un événement majeur qui, dans la défaite, vit aussi le salut de la résistance des Alliés à l’Ouest. Une évacuation prévue pour être un désastre et qui se révéla miraculeuse en rapatriant plus de 300.000 hommes vers le Royaume-Uni. Après avoir écrasé le box-office avec The Dark Knight ou encore Interstellar, Nolan se penche sur l’un des épisodes les plus troublants de la Bataille de France à travers un film absorbant et pourtant bien incomplet.

 

Dunkerque et ses belles plages de sable blanc, téléportez-vous 77 ans en arrière et les voilà couvertes de sang, jonchées d’épaves et de cadavres jusqu’à l’horizon. Anglais et Français embarquent péniblement et en désordre sur des navires prêts à couler sous la pluie de bombes de l’aviation allemande. Tout ceci n’apparait que furtivement à l’écran et les plages se révèlent bien vides avec ici et là quelques files de soldats qui s’avancent vers les bateaux. La ville de Dunkerque en elle-même apparait plus jolie et moderne que jamais et ne donne pas vraiment l’impression d’être ravagée par les combats, ce qui casse l’immersion, surtout sur les plans de la ville la nuit.

 

L’originalité de l’histoire, fragmentée en quatre destins différents, se trouve fragilisée par une digression temporelle qui n’apporte rien si ce n’est nous désorienter. Une progression au fil des jours de l’évacuation aurait été préférable. Le casting de grande qualité s’avère malheureusement sous exploité. Branagh, Hardy et même la jeune génération révélée par le film sont réduits à un minimum de dialogue bien en deçà de leurs capacités, ne faisant souvent que résumer vaguement la situation. On n’apprend rien de bien concret sur ce tragique épisode de la Seconde Guerre mondiale et c’est bien dommage pour ceux souhaitant réviser leur Histoire.

 

Pire, on ne voit pas le rôle décisif qu’a joué l’armée française dans l’opération. Elle combattit farouchement pour assurer la survie des évacués, dont la moitié était d’ailleurs composé de français.  Parmi eux, quelques-uns peu nombreux formeront l’avant-garde de la France Libre.

 

Ces manques, parfois irritants, ne sont néanmoins pas suffisants pour détruire cette œuvre qui reste visuellement très réussie. La maîtrise du son de Nolan se dévoile encore une fois tout comme pour the Dark Knight ou Interstellar. Bruits assourdissants et sonorités stressantes s’enchainent à travers le film, chaque variation affectant violemment votre attitude jusqu’à vous faire saisir les poignées de votre siège et rendre le suspense insoutenable. L’intensité de l’action en est décuplée de manière impressionnante et compense aisément les vides du film.

 

Ce qui semblait être un spectaculaire résumé des combats de Dunkerque s’avère bien décevant pour le budget consacré. Il n’en reste pas moins un divertissant hommage aux combattants de l’année terrible qui vit la France et ses alliés à genoux. Une œuvre à contempler pour admirer ceux qui furent outragés, brisés et martyrisés pour que d’autres soient finalement libérés…

 

 

Guillaume Schmitt

 

 

 

 

 

 

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