Parce que nous aussi, français, on fait de bons dessins-animés.
Un dimanche matin de notre tendre jeunesse pas si lointaine, vous avez sans doute zappé sur France 3 et êtes tombés sur Chasseurs de Dragons, charmant dessin-animé aux jolies couleurs et au ton humoristique sympathique. En 2008 il a été adapté en long-métrage pour notre plus grand bonheur.
Dans un univers à la gravité douteuse – disons que James Cameron n’a rien inventé – des dragons de toutes sortes pourrissent joyeusement la vie des paysans locaux. Y voyant un business potentiel, Gwizdo et Lian-Chu parcourent le monde en chassant ces nuisances. Pendant ce temps-là, à la Fin du Monde (lieu géographique) se réveille un dragon millénaire et apocalyptique. Embauchés par un vieux seigneur, nos bonhommes partent donc en quête de l’éliminer avant son réveil, accompagnés de la nièce du noble, Zoé.
Œuvre typiquement française, l’accent est mis sur la direction artistique. Le visuel est soigné : des décors aussi beaux que chaotiques, des couleurs claires et intenses, une animation dynamique mais coulée, un montage fluide et tranquille, des personnages au physique pas si bien proportionné, on est loin des standards des blockbusters américains. La musique est prenante et très rafraîchissante, merci à Kmaus Badelt, copain d’un certain Hans Zimmer…
Concernant le scénario et les dialogues, il est fréquent – quand il s’agit de film d’animation – de se sentir sous-estimé en tant que spectateur sous prétexte que c’est destiné aux enfants. Ce n’est pas le cas ici, et ça fait du bien : l’histoire est sympathique, les interactions des personnages très bien ficelées. Nos quatre protagonistes, j’y inclus Hector le dragon de compagnie, sont si mal assortis qu’une drôle d’alchimie voit le jour.
Un doublage de qualité (Vincent Lindon, Patrick Timsit, Marie Drion, …) rend l’ensemble encore plus vivant pour un moment toujours plus émerveillant.
J.R.