Avant un mois de décembre qui s’annonce complètement fou, faisons un retour sur un film sorti début septembre et qui est toujours en salles.
Un film tout simplement époustouflant.
Mais commençons par l’évidence, Pierre Niney. Sa performance est, je pense, l’une des meilleures de sa carrière avec Yves Saint-Laurent, Frantz et La Promesse de l’aube. Il disparaît derrière son personnage effacé, écrasé par les autres mais très intelligent. Il parvient à nous émouvoir d’un seul regard et la réalisation de Yann Gozlan capte chaque subtilité de son jeu, un geste, un regard appuyé, évasif, aucun détail ne nous échappe. Vous l’aurez compris, la prestation de Pierre Niney justifie à elle seule d’aller voir ce film. Mais Boîte noire réserve d’autres surprises.
C’est incontestablement le meilleure thriller français de ces dix dernières années. Le scénario est complexe et finement agencé de telle sorte que les rebondissements ne sont pas trop prévisibles mais ne sortent jamais de nulle part. Pourtant l’intrigue se complexifie au fur et à mesure, ce qui rend notre pensée de plus en plus diffuse et confuse tout comme notre opinion sur le personnage. Dit-il la vérité ? Hallucine-t-il ? Devient-il fou ? C’est ici qu’on s’approche de la véritable prouesse orchestrée par Yann Gozlan. Il parvient, grâce au scénario complexe et au jeu d’acteur de Pierre Niney, et une réalisation discrète mais efficace à créer chez le spectateur une sensation d’inconfort. Un inconfort que le personnage joué par Pierre Niney ressent aussi. Il passe de la certitude au doute tout comme le spectateur. Le film alimente cette zone de flou pendant tout le film jusqu’à un final haletant pour les personnages mais aussi pour les spectateurs.
Une fin grandiose ! Les trente dernières minutes de film sont irrespirables et ce n’est qu’à la fin du générique que le rythme cardiaque revient à la normale. Plus qu’une prouesse c’est un véritable tour de force signé Yann Gozlan qui confirme la très bonne année du cinéma français.
Alban Plisson