Un film réalisé en 2017 par Albert Dupontel (Enfermés dehors, Le Vilain, 9 mois ferme)

 

Casting principal 

 

– Albert Dupontel (Un long dimanche de fiançailles, Jacquou le croquant, Fauteuil d’orchestre)

Nahuel Pérez Biscayart (Glue, Je suis à toi, 120 battements par minute) 

– Laurent Lafitte (Les petits mouchoirs, Elle)

– Niels Arestrupp (Diplomatie, L’Homme qui voulait vivre sa vie, Quai d’Orsay, Un prophète)

 

Synopsis

 

9 Novembre 1918, la guerre touche à sa fin, malheureusement pour Albert Maillard et son ami Edouard Péricourt, c’est l’heure d’une dernière offensive aussi stupide que mortelle. Défiguré au cours de l’assaut, Edouard, traumatisé, ne souhaite plus rejoindre sa famille. Albert s’en occupe comme il peu, les deux hommes reviennent lentement à la vie civile et Edouard à ses talents d’artiste. Dépité de leurs vies, de leurs proches et de l’injustice qu’ils subissent, ils décident de se lancer dans une prometteuse arnaque basée sur la vente de monuments aux morts. Au cours de leur entreprise, ils croiseront la route de la famille d’Edouard et de l’horrible lieutenant d’Aulnay-Pradelle, responsable de leurs malheurs.

 

Analyse

 

Sa bande-annonce ne lui rend pas hommage, elle ne laisse présager que d’un film banal dont le seul intérêt porte sur la période historique qu’il traite. Elle semble le condamner par avance aux oubliettes cinématographiques. Quinze minutes de visionnage et voilà que le voile se lève, plus aucun doute, c’était une bien bonne idée de le voir malgré tout !

 

Inspiré du roman éponyme de Pierre Lemaitre, prix Goncourt 2013, Au revoir là-haut est un mélange détonant de comédie romantique et d’humour noir. Une satire féroce qui crache la vérité comme un venin acide et virulent, pour notre plus grand plaisir. Avec ce chef-d’œuvre, Dupontel jette un regard original et émouvant sur l’aube des années folles, les abandonnés de la guerre et ceux qui, sans honte ni remords, jusqu’au bout, en profitèrent.

 

Quelques instants, quelques dialogues et nous voilà déjà captivés. L’intensité des scènes est impressionnante. On oscille constamment entre la pitié, le charme et le rire tant les aventures des deux ex-soldats regorgent de surprises et d’inattendus. Les rebondissements sont nombreux et notre hypnose pour l’écran ne fait que se renforcer à mesure que le film s’écoule. Enthousiasme, indignation, stupeur, choc… Autant de sentiments qui nous passe au travers du corps tel une balle de fusil à mesure que l’intrigue se développe, pour un final aussi touchant que satisfaisant.

 

au-revoir-la-haut

 

Le jeu des acteurs y est particulièrement bon et chacun semble être à sa place, parfaitement dans son élément. Le duo Dupontel/Biscayart en séduira plus d’un tant l’amitié entre les deux camarades est puissante et sincère. Face à eux, on retiendra la surprenante et excellente performance de Laurent Laffite en l’ignoble D’Aulnay-Pradelle. Un officier ambitieux, sans scrupule, incarnation parfaite d’une méchanceté pure et très drôle tant elle semble dénuée de toute limite.

 

La courte intervention de Michel Vuillermoz en inspecteur des cimetières est de même particulièrement comique, encore plus quand on sait qu’elle est inspirée de fait réels tout comme bon nombre d’évènements dans le film.

 

Réussite scénaristique, c’est aussi une agréable expérience pour les sens. Entre le Paris des années folles, la musique d’ambiance, les costumes d’époques hauts en couleur, et les créations d’Edouard, c’est un joli ballet visuel et sonore qui s’offre au spectateur.

 

En bref

 

Il a gagné cinq césars, il mériterait bien plus, au-delà même du territoire. Plus qu’un film, un réel manque dans le cinéma actuel français. Quelques œuvres supplémentaires de ce niveau montreraient aux pays du monde entier que la terre natale du cinéma n’a rien à leur envier. Un bijou cinématographique à découvrir et à redécouvrir. Plongez dans la France d’après-guerre et découvrez comment d’une gueule cassée, peu surgir une troublante beauté.

 

Guillaume Schmitt

 

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