En reprenant la franchise de la série de jeux vidéo du même nom, Justin Kurzel s’est lancé un sacré défi. Il situe l’histoire en 2016 : une jeune scientifique, Sophia Rikkin (Marion Cotillard : Alliés, Inception, De rouille et d’os), a mis au point l’Animus afin de connecter des Assassins à leur ancêtre. De cette manière, elle va tenter, grâce à Callum Lynch (Michael Fassbender : Prometheus, Inglourious Basterds, X-Men), de retrouver la mythique Pomme d’Éden, capable de contrôler le libre arbitre. C’est ainsi que nous faisons un saut dans le passé avec Aguilar pour une nouvelle aventure effrénée.
Tout d’abord il faut souligner qu’adapter un univers de jeux vidéo ne doit pas être une expérience aisée. Tous les fans s’attendent à ressentir les mêmes émotions qu’en jouant, or l’immersion est tout à fait différente. Ici on prend beaucoup de temps à comprendre où Justin Kurzel veut en venir, on est donc déçu dans un premier temps puisque l’action se concentre en 2016 et appuie plus le côté scientifique de l’histoire. Mais après ce désagrément tout s’accélère et devient plus clair, les personnages prennent plus de sens et la trame se précise. Pour un novice des Assassin’s Creed, la découverte de plus en plus intense de l’atmosphère typique de la franchise est un réel plaisir : des décors splendides, des musiques parfaitement orchestrées et des scènes de parkour et de combats puissants. A se demander parfois si nous ne jouons pas. Pari possiblement réussi donc.
On pourra toutefois reprocher quelques éléments : le début trop long et quelques passages un peu lents selon certains. D’autres diront que le film ne se prive pas de facilités de scénario pour sortir d’une impasse. On pourrait critiquer le choix du parallèle entre le présent et le passé qui semble un peu gros, pas forcément essentiel et qui s’éloigne des jeux. Mais si on reste très ouvert d’esprit, tout cela ajoute du charme à cet Assassin’s Creed. Ramener l’Ordre des Templiers et les Assassins dans un cadre actuel apporte un vent de fraîcheur et aide à s’identifier. Le casting ne fait absolument pas défaut aux personnages, leur donnant plutôt du corps et de la sensibilité. Les ralentis peuvent aussi être vus comme un point positif puisqu’ils rappellent encore une fois les originaux.
Amateurs des jeux Assassin’s Creed ou non, ce film d’action a de grandes chances de vous plaire. Les éléments se référant aux jeux améliorent très justement un scénario nouveau et l’aspect scientifique est finalement assez intéressant, réfléchi. A vous de juger !
Emilienne Delatour