Après une campagne marketing massive et réussie, Deadpool est déjà un record au box-office américain pour cette période de l’année. Les bande-annonces (dont certaines censurées) étaient hyper alléchantes ce qui annonçait un film assez unique. La Fox a confié le bébé à un novice, Tim Miller, et à un acteur habitué aux flops à Hollywood en la personne de Ryan Reynolds, qui avait déjà joué un super héros avec Green Lantern. Bref, le film se présentait comme un pari très risqué mais prometteur.

 

Deadpool est le troll par excellence de tous les héros Marvel. Derrière lui se cache Wade Wilson, un mercenaire qui vit pour l’argent et les prostituées. Après avoir rencontré la femme de sa vie, il est touché par un cancer généralisé. Il décide donc de s’adresser à un laboratoire privé qui le transforme  en mutant surpuissant. Dit comme ça, on pourrait croire que c’est l’archétype du super-héros Marvel, type X-Men. Sauf que contrairement à Magnéto et Wolverine, la classe et la loyauté ne sont pas son fort. Son fort c’est : les vannes, la tromperie, la fourberie, la moquerie, son côté décalé, les restos mexicains, la pornographie ET Hello Kitty.

 

Oui c’est du second voire du troisième degré et l’anti-héros ne cesse de le répéter à travers des blagues parfois fines mais souvent lourdes. L’idée est excellente et elle fonctionne bien lors d’une première demi-heure bien écrite et très rythmée. On rigole beaucoup, à condition d’apprécier ce type d’humour décalé. Tout l’humour du film se reflète dans le personnage de Deadpool, excessif dans tout ce qu’il dit, dans tout ce qu’il fait et surtout lorsqu’il se bat. C’est probablement la partie la plus réussie du film : les bagarres ! On a rarement vu des effets spéciaux aussi élaborés, notamment sur les effets de ralentis lors de la première scène. Les scènes d’action sont relativement jouissives surtout lorsqu’elles sont interrompues par tout le second degré du personnage.

 

 

Cependant, on a surtout l’impression que le réalisateur s’est contenté de cette idée de faire un anti-héros complètement décalé. Sauf que ce n’est pas si original que ça lorsqu’on sait qu’aujourd’hui les anti-héros sont les nouvelles stars (cf la sortie prochaine de Suicide Squad, très proche de Deadpool). Le réalisateur prétend tester les limites du second degré mais sans jamais y aller franchement, si ce n’est dans les vannes. En effet, dans le récit, ce n’est pas du tout le cas, le film est traité comme tout autre film de super-héros. Wade veut sauver sa belle, se fait aider de ses copains les super-héros, il est tiraillé par sa vie de mutant… Passée la première demi-heure, le film tourne en rond. Il ne parvient pas à tenir le rythme. Finalement, le film se contente de faire un pseudo second degré mais ne soigne absolument pas tout ce qu’il y a autour, à savoir le scénario, le casting (le méchant Ajax est transparent) et des décors franchement négligés. On notera que le lieu de bataille final sort de nulle part en plus d’être absolument laid. De plus, le film n’est pas si unique que ça puisqu’il arrive bien après Kick-Ass, une parodie des marvel plus originale, plus impressionnante et bien mieux écrite.

 

 

Bref, le film ne cesse de répéter qu’il veut tester les limites du second degré mais il arrive assez vite à une frontière entre humour, spectacle et gore qui est finalement assez fade. Le film n’est spécial que dans ses vannes et son action mais ça ne suffit pas pour remplir les attentes suscitées par des bande-annonces aussi explosives, bien qu’on passe un bon moment de cinéma. La Fox a pourtant bien réussi son coup puisque le film rapporte déjà le double de ce qu’il a coûté…

T.C

 

One Comment

  1. Peyo (je t'aime Timothé

    Ce n’est pas un film comparable à Kick Ass par exemple ou à Suicide Squad : le personnage de Deadpool est unique en son genre. Le but, à mon avis, du réalisateur n’était pas ici de faire un film poussant le genre de l’anti-héros à son paroxysme, car en soit tous les films cherchent à renouveler le genre, mais à décrire au mieux le personnage du comic qui est très difficile à porter à l’écran.
    Quand on compare avec la bande dessinée, tout s’éclaire : les références se précisent (notamment cette scène finale « mal faite et sortant de nulle part » qui est autre que l’héliport du SHIELD car nous sommes dans le monde de Marvel et donc des Avengers), on apprécie les clins d’oeils avec par exemple ceux aux films 127 heures, à Adventure Time ou à Hello Kitty…
    Pour moi, le film ne cherche pas à faire du genre anti-héros quelque chose de commun et à la mode car cela existe déjà. Le vrai enjeu du film, d’où la réussite, c’est de faire un vrai film Marvel adapté d’un vrai comic Marvel (ici Deadpool) et coller au mieux avec les histoires du héros.

    Une critique dure donc, à mon avis, en sachant que tout ce qui est critiqué dans ce film est soit au coeur du personnage et de sa personnalité, soit sur l’univers « sortant de nulle part » d’après le critique ci dessus alors qu’il s’agit d’un univers précis dans tous les fans de Marvel.

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