Par delà le temps et les univers, six histoires nous sont contées à travers les yeux de plusieurs personnages distincts à des époques différentes.

Tous semblent avoir un lien entre eux et entre les siècles, laissant penser que tout est lié d’une histoire à l’autre, d’un personnage à l’autre, que les choix des uns ont des conséquences sur d’autres, formant ainsi un récit cyclique et continu.Adapté du roman Cartographie des Nuages de David Mitchell, ce film incarne avant tout une intense gageure. En effet, le spectateur suit six personnages aux destins différents mais pourtant liés, et à l’histoire plus ou moins divertissante et originale.

 

D’un point de vue thématique, le film est plus que riche, car il aborde les thèmes chers aux hommes tels que la compassion pour les êtres humains, l’audace et la hardiesse. Pourtant, le spectateur se retrouve perdu entre les divers récits qui se succèdent, parfois trop courts ou trop longs (ils peuvent aller de quelques secondes à plusieurs minutes) et ainsi, ne sait comment lire le message que véhicule le film. Ce dernier cherche d’ailleurs une certaine profondeur, notamment sur sa réflexion concernant l’art et l’amour, mais malgré une bonne volonté, il peine à atteindre ses objectifs. Les pièces du puzzle, puzzle peut-être un peu trop ambitieux, errent et s’égarent, laissant le spectateur de marbre, insensible face à tant de détails physiques et psychiques, bien qu’intensément travaillés. Un bel effort visuel est de mise, certes, mais il reste néanmoins inégal, notamment à travers le jeu et le maquillage des acteurs, qui forcément se veulent différents selon les époques.

 

Et comme le spectateur se retrouve désorienté face à ce manque d’habileté, il ne peut être en empathie avec les personnages, il ne peut s’attacher à eux, et ainsi, ne peut être transporté et ému par le récit.

 

Malgré un bon accueil et plusieurs critiques favorables, ce film manque d’envergure, à défaut de s’en être trop nourri. La seule sensation que l’on peut éprouver n’est qu’un étrange et nébuleux vertige, ressenti par cette envie ostentatoire des réalisateurs d’atteindre l’excellence. Comme dit le fameux dicton, le mieux est l’ennemi du bien. Dommage.

L.B.

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